je suis encore emmitoufflée, écharpe autour du cou et bonnet sur la tête, quand l'aide-soignante me saute dessus: ma collègue est occupée en salle, mais dans sa chambre, une maman enceinte de son 3e enfant semble sur le point de le mettre au monde... je saute dans ma tenue et je file la voir. Le col est tellement souple que je suis bien incapable d'en déterminer la dilatation, mais une chose est sûre, la naissance me parait imminente: direction la salle!
à sa demande, je perce la poche des eaux pour libérer la petite tête qui pousse... ce simple geste la libère. spontanément, elle se tourne sur le côté, remonte sa jambe, empoigne sa fesse, écarte l'ischion et met sa fille au monde.
tout simplement.
mercredi 16 janvier 2013
mercredi 9 janvier 2013
un mot, des mots
j'ignore si je dois te remercier, cher Passeur ... Une chaîne d'article, sur ce thème, "écrire"...
Avant l'écriture, il y a la lecture. Les livres, chez mes parents, il y en avait partout. J'ai grandi entourée de livres. Alors forcément, je lisais. Tout. Livres, revues, journaux, publicité, magazines, dos des boîtes de céréales ou de lait. Tout, je vous dis. Au CE2, mon instit' disait que j'étais atteinte d'une drôle de maladie: la lecturite aigüe.
J'ai du dévorer tous les romans policiers de la bibliothèque. Car oui, je suis une fana des romans policiers. Ensuite, je suis passée au rayon adulte. J'ai lu agatha christie et (oui, j'ai honte) marie higgins clark. Un peu stephen king aussi. et pleins d'autres.
Ecrire, quand on aime lire, ça vient naturellement, je crois. Ca a du démarrer avec les rédactions à l'école, je suppose. Dans les articles dans le journal scolaire. J'aimais bien. J'avais de bonnes notes.
Au collège, ça a continué. J'aimais bien les cours de français, j'aimais bien les sujets d'imagination.
Ca s'est corsé au lycée. Parce que les cours de français au lycée, ils détruisent tout le plaisir de la lecture. Disséquer, analyser, spéculer sur ce que, potentiellement, l'auteur a voulu exprimer. Et si l'auteur, il avait juste écrit comme il le ressentais, sansréfléchir qu'il faisait je ne sais quelle figure de style, hein? Bref, j'ai commencé à haïr les cours de français. Je lisais toujours autant, pourtant. Ma prof de 2nde nous avait même demandé le nombre de livres, revues et journaux lus sur l'année. A raison de 3 soeurs, multiplié par 3 livres de bibliothèque par semaine, + les livres présents à la maison, nos abonnements respectifs à Je lis déjà/J'aime lire/Je bouquine, les journaux achetés par mes parents... je vous laisse compter. Mais je n'aimais plus les cours de français.
Quant à écrire... On ne parlait plus de rédaction, mais de dissertation. Défendre des idées, argumenter. J'ai juste un petit souci. Mon esprit est un peu trop mathématique, un peu trop synthétique. Alors blablater des lignes et des lignes pour développer une idée, j'en suis incapable. Droit au but, vous voyez? Mes dissert' tenaient en grand max une copie double, et encore.
A côté de ça, j'écrivais, malgré tout. Des nouvelles pour le journal du lycée, principalement... Des poèmes...
Ensuite je suis partie en PCEM1. On dit PACES je crois maintenant... Lire, je n'avais pas vraiment le temps. Ecrire, encore moins. La tête dans le guidon, pour ingurgiter les kilos de savoirs inutiles...
A l'école de sages-femmes, un peu plus de temps. J'ai ouvert un blog. J'y racontais surtout ma vie d'ESF. Il était... soyons honnête, mal écrit et inintéressant... Il s'est transformé au fil du temps. J'ai appris à mieux rédiger. A écrire, vraiment. j'ai retrouvé le plaisir des mots...
Ecrire, ça me permet de coucher sur le papier mes sentiments du moment.J'écris "sur le vif". Je ne fais pas de brouillon, je relis à peine. Les mots sortent comme ils viennent, comme je le ressens... Des petits bouts de ce qui est mon quotidien. Parfois, je me relis, et je suis un peu mal. Quand on raconte, on n'est pas objectif. On ne raconte que ce qui nous fait plaisir. Parler de ses bourdes, de ses erreurs, c'est plus difficile que de raconter comment on s'est bien planté. Faudrait, un jour, que je vous raconte mes erreurs, tiens... Parce que parfois, j'ai l'impression de me faire passer pour la super sf... Non, mes chevilles ne sont pas si grosses, hein! Mais c'est facile, quand on écrit , de se donner le beau rôle...
Soyons honnête, j'écris aussi pour qu'on m'écoute. Je viens d'une famille qui ne m'a jamais vraiment considérée. Je ne suis qu'une "petite" sf. Rien du tout, en somme. J'ai cessé il y a bien longtemps de raconter mes journées à ma famille. Et mon homme n'est pas toujours dispo... Je suis désolée, mais vous me servez un peu de divan psy!
Et puisqu'il faut continuer a chaîne... Sophie, Mylène, et vous, pourquoi vous écrivez?
Avant l'écriture, il y a la lecture. Les livres, chez mes parents, il y en avait partout. J'ai grandi entourée de livres. Alors forcément, je lisais. Tout. Livres, revues, journaux, publicité, magazines, dos des boîtes de céréales ou de lait. Tout, je vous dis. Au CE2, mon instit' disait que j'étais atteinte d'une drôle de maladie: la lecturite aigüe.
J'ai du dévorer tous les romans policiers de la bibliothèque. Car oui, je suis une fana des romans policiers. Ensuite, je suis passée au rayon adulte. J'ai lu agatha christie et (oui, j'ai honte) marie higgins clark. Un peu stephen king aussi. et pleins d'autres.
Ecrire, quand on aime lire, ça vient naturellement, je crois. Ca a du démarrer avec les rédactions à l'école, je suppose. Dans les articles dans le journal scolaire. J'aimais bien. J'avais de bonnes notes.
Au collège, ça a continué. J'aimais bien les cours de français, j'aimais bien les sujets d'imagination.
Ca s'est corsé au lycée. Parce que les cours de français au lycée, ils détruisent tout le plaisir de la lecture. Disséquer, analyser, spéculer sur ce que, potentiellement, l'auteur a voulu exprimer. Et si l'auteur, il avait juste écrit comme il le ressentais, sansréfléchir qu'il faisait je ne sais quelle figure de style, hein? Bref, j'ai commencé à haïr les cours de français. Je lisais toujours autant, pourtant. Ma prof de 2nde nous avait même demandé le nombre de livres, revues et journaux lus sur l'année. A raison de 3 soeurs, multiplié par 3 livres de bibliothèque par semaine, + les livres présents à la maison, nos abonnements respectifs à Je lis déjà/J'aime lire/Je bouquine, les journaux achetés par mes parents... je vous laisse compter. Mais je n'aimais plus les cours de français.
Quant à écrire... On ne parlait plus de rédaction, mais de dissertation. Défendre des idées, argumenter. J'ai juste un petit souci. Mon esprit est un peu trop mathématique, un peu trop synthétique. Alors blablater des lignes et des lignes pour développer une idée, j'en suis incapable. Droit au but, vous voyez? Mes dissert' tenaient en grand max une copie double, et encore.
A côté de ça, j'écrivais, malgré tout. Des nouvelles pour le journal du lycée, principalement... Des poèmes...
Ensuite je suis partie en PCEM1. On dit PACES je crois maintenant... Lire, je n'avais pas vraiment le temps. Ecrire, encore moins. La tête dans le guidon, pour ingurgiter les kilos de savoirs inutiles...
A l'école de sages-femmes, un peu plus de temps. J'ai ouvert un blog. J'y racontais surtout ma vie d'ESF. Il était... soyons honnête, mal écrit et inintéressant... Il s'est transformé au fil du temps. J'ai appris à mieux rédiger. A écrire, vraiment. j'ai retrouvé le plaisir des mots...
Ecrire, ça me permet de coucher sur le papier mes sentiments du moment.J'écris "sur le vif". Je ne fais pas de brouillon, je relis à peine. Les mots sortent comme ils viennent, comme je le ressens... Des petits bouts de ce qui est mon quotidien. Parfois, je me relis, et je suis un peu mal. Quand on raconte, on n'est pas objectif. On ne raconte que ce qui nous fait plaisir. Parler de ses bourdes, de ses erreurs, c'est plus difficile que de raconter comment on s'est bien planté. Faudrait, un jour, que je vous raconte mes erreurs, tiens... Parce que parfois, j'ai l'impression de me faire passer pour la super sf... Non, mes chevilles ne sont pas si grosses, hein! Mais c'est facile, quand on écrit , de se donner le beau rôle...
Soyons honnête, j'écris aussi pour qu'on m'écoute. Je viens d'une famille qui ne m'a jamais vraiment considérée. Je ne suis qu'une "petite" sf. Rien du tout, en somme. J'ai cessé il y a bien longtemps de raconter mes journées à ma famille. Et mon homme n'est pas toujours dispo... Je suis désolée, mais vous me servez un peu de divan psy!
Et puisqu'il faut continuer a chaîne... Sophie, Mylène, et vous, pourquoi vous écrivez?
samedi 5 janvier 2013
au bout d'elle-même
un projet de naissance est agrafé à la première page de son dossier. des choses simples, pas de synto, pas de monito continu, de la liberté, du peau à peau... c'est le début de la nuit, elle est en début de travail. à 4 pattes sur le lit, dans les bras de son mari, elle supporte comme elle peut d'intenses contractions.
"appelez pour la péri, s'il vous plaît." son compagnon l'arrête, non, ils ont tant préparé cette naissance... je propose d'abord de regarder l'avancée du travail: en moins d'une heure, la dilatation a bien progressée... nous passons en salle, et, soulagement, la dilatation avance bien trop vite pour que l'anesthésiste accepte de poser une péri. secrétement, je respire. car qui dit péridurale, dit monito en continu, perfusion, et interdiction absolue de boire les gorgées d'eau qui lui redonnent de la force quand elle en manque...
la lente progression de l'enfant dans le bassin maternel me conforte dans la nécessité de liberté. la petite tête, asynclite, avance difficilement. une bosse s'est formée. l'envie de pousser est là mais il faudra plus de 2h au couple mère-bébé pour arriver au bout de cette descente. le rythme que je surveille par intermittence reste heureusement parfait, et la nuit synonyme de solitude me laisse libre de pression pour laisser les choses se faire...
enfin l'enfant est là, derrière le périnée. épuisée, la maman ne croit plus pouvoir continuer. heureusement, son homme est là: "mais si, je vois les cheveux!" . je l'aide aussi, écartement les épines qui bloquent l'avancée de la petite tête. le périnée résiste heureusement peu et, enfin, elle peut serrer sa fille dans les bras.
"finalement... j'aurais regretté, pour la péri..."
"appelez pour la péri, s'il vous plaît." son compagnon l'arrête, non, ils ont tant préparé cette naissance... je propose d'abord de regarder l'avancée du travail: en moins d'une heure, la dilatation a bien progressée... nous passons en salle, et, soulagement, la dilatation avance bien trop vite pour que l'anesthésiste accepte de poser une péri. secrétement, je respire. car qui dit péridurale, dit monito en continu, perfusion, et interdiction absolue de boire les gorgées d'eau qui lui redonnent de la force quand elle en manque...
la lente progression de l'enfant dans le bassin maternel me conforte dans la nécessité de liberté. la petite tête, asynclite, avance difficilement. une bosse s'est formée. l'envie de pousser est là mais il faudra plus de 2h au couple mère-bébé pour arriver au bout de cette descente. le rythme que je surveille par intermittence reste heureusement parfait, et la nuit synonyme de solitude me laisse libre de pression pour laisser les choses se faire...
enfin l'enfant est là, derrière le périnée. épuisée, la maman ne croit plus pouvoir continuer. heureusement, son homme est là: "mais si, je vois les cheveux!" . je l'aide aussi, écartement les épines qui bloquent l'avancée de la petite tête. le périnée résiste heureusement peu et, enfin, elle peut serrer sa fille dans les bras.
"finalement... j'aurais regretté, pour la péri..."
mardi 1 janvier 2013
bonne année!
il est 8h... le premier bébé de l'année est né 3 minutes plus tôt, avec ma collègue de nuit.
dans le service, une future maman attend, l'accouchement a été déclenché depuis 48h et elle aimerait que l'année commence joliement...
en salle d'entrée, une autre future maman est arrivée, ayant perdu les eaux, et le rythme cardiaque de son bébé m'inquiète...
l'année commence bien...
pas le choix, pour mes 2 mamans, c'est direction la salle d'accouchement. péridurale à leur demande. et puis synto. ce pousse-seringue, je l'utilise avec parcimonie. mais là, je n'ai pas le choix...
2h plus tard, voilà la première qui pousse. je souffle, voilà un accouchement qui va bien se finir! je suis en train de m'installer quand j'entend crier... à côté, bébé arrive aussi! heureusement, cette première petite fille est vite là. le placenta aussi... enfin presque. ces fichues membranes restent coincées! délicatement, je tente de les faire venir... elles résistent! "vite, on t'attend à côté!" enfin, elles glissent dans ma main...
je laisse la jeune maman aux soins de l'AS et je fonce à côté, changement de tablier, de gants, c'est parti! bout'chou est juste là, sa maman est un peu paniquée par l'intensité des choses , mais la naissance se passe bien...
dans le journal demain, le journaliste venu photographier le 1er bébé de l'année aura de quoi raconter!
bonne année!
dans le service, une future maman attend, l'accouchement a été déclenché depuis 48h et elle aimerait que l'année commence joliement...
en salle d'entrée, une autre future maman est arrivée, ayant perdu les eaux, et le rythme cardiaque de son bébé m'inquiète...
l'année commence bien...
pas le choix, pour mes 2 mamans, c'est direction la salle d'accouchement. péridurale à leur demande. et puis synto. ce pousse-seringue, je l'utilise avec parcimonie. mais là, je n'ai pas le choix...
2h plus tard, voilà la première qui pousse. je souffle, voilà un accouchement qui va bien se finir! je suis en train de m'installer quand j'entend crier... à côté, bébé arrive aussi! heureusement, cette première petite fille est vite là. le placenta aussi... enfin presque. ces fichues membranes restent coincées! délicatement, je tente de les faire venir... elles résistent! "vite, on t'attend à côté!" enfin, elles glissent dans ma main...
je laisse la jeune maman aux soins de l'AS et je fonce à côté, changement de tablier, de gants, c'est parti! bout'chou est juste là, sa maman est un peu paniquée par l'intensité des choses , mais la naissance se passe bien...
dans le journal demain, le journaliste venu photographier le 1er bébé de l'année aura de quoi raconter!
bonne année!
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