dimanche 20 novembre 2016

un matin, bis...

le jour s'est levé mais il est encore tôt. suffisamment tôt pour que la grande artère commerçante soit encore quasiment déserte. je pose mes affaires dans la voiture et la déplace avant l'arrivée des premiers clients en effervescence pour ce dernier mois avant noel...

la nuit a été quasiment blanche et je préfère marcher un peu avant de reprendre la route. les rares passants que je croise sont pressés... je flâne en prenant le temps d'observer, pour une fois, les belles façades du centre ville. je reste encore en un peu dans l'euphorie de cette nuit... j'ai encore la sensation de ce petit corps qui glisse dans mes mains, les larmes des parents , les miennes un peu aussi... cette magie-là dont je ne me lasse pas et que j'essaie de garder un peu intact avant de repartir dans la circulation du week-end.

je m'arrête un instant acheter de quoi petit déjeuner en regardant les vitrines décorées pour les fêtes. l'adrénaline est retombée et j'ai faim... la fatigue se fera sentir aussi sous peu. j'ai craint un moment que ce bébé ne naîtrait pas chez lui... et puis finalement il a vu le jour dans la pénombre de la chambre de ses parents, veillé par son futur compagnon à 4 pattes, discret mais bien présent, peu stressé par l'agrandissement de sa famille...

il est temps de rentrer, de dormir... demain je reviendrais voir si tout le monde se porte bien. en attendant, mes compagnons à 4 pattes à moi doivent réclamer leur pitance matinale à la maison!

samedi 10 septembre 2016

un matin...

c'est le petit matin et les rares bâtiments que je croise se découpent en noir sur le ciel pâle... je croise des lapins, ou des lièvres, on m'a dit récemment que les lapins avaient un terrier et les lièvres non, et
que donc a priori, les longues-oreilles que je croise à cette heure devaient être des lièvres... je croise aussi, parfois, des chevreuils ou des hérissons, plus rarement des sangliers...

c'est le petit matin et je viens de laisser mon fils ensommeillé chez une amie. le papa m'a appelé un peu avant 5h du matin, cela fait une semaine qu'elle enchaine les faux travails, mais les contractions là sont différentes...

c'est le petit matin et c'est 42SA. ma limite pour l'accouchement, pour la poursuite de la grossesse. cela fait 2 jours que la maternité où elle est inscrite harcèle, menace, pour déclencher. aucune discussion posée là dedans. c'est à coup de "c'est le protocole" et autres "votre bébé va mourir" qu'ils ont tenté de mettre la pression. pas de place là dedans pour un éventuel consentement éclairé, pour le libre arbitre du couple. pourtant , les parents ont été très clairs: ils refusent tout déclenchement avant 42SA, sauf, évidemment, si le bébé montrait des signes de souffrance avant. ce qui n'a pas été le cas...

c'est le petit matin et j'aurais aimé que cela se passe mieux. que nous puissions, la maternité et moi, assurer le suivi de dépassement de terme sans stress et en collègues. j'aurais aimé avoir un compte rendu des monitos et échos réalisés là bas. j'aurais aimé...

c'est le petit matin et j'aborde le dernier virage. je fais attention à ne pas rater l'entrée du hameau, le portail est ouvert, le papa m'attend devant la maison.

"elle est née il y a 2 minutes!"


vendredi 1 janvier 2016

acceuilli!

le quartier est le plus défavorisé de la petite ville. une cité où la mairie a repeint les façades pour que ça fasse plus joli quand on passe. mais l'intérieur des immeubles témoigne de leur vétusté. tout ce joli extérieur n'est que poudre aux yeux. ici les mots chômage, CMU et RSA prennent tout leur sens...

ce boutchou là a voulu faire une surprise à ses parents. personne ne s'imaginait accueillir un petit frère à noel. et pourtant, ce sont 4kg de bonheur qui ont pris tout le monde de court.

dans le quartier, sinon la nouvelle annoncée, tout le monde s'est mobilisé. ce sont pas moins de 3 valises de vêtements, une poussette et tant d'autres choses indispensables qui ont été donnés à la famille.

le premier jour de l'année, dans l'appartement surchauffé pour que le bébé n'ait pas froid, je trouve 2 grands frères avec des étoiles dans les yeux et des parents aux grands sourires.

"c'est un vrai bonheur qu'il soit là!" me dit-on.

bonne année!