c'est le début de nuit. elle attend son 3e enfant, mais le premier avec ce papa-là. papa qui, un peu angoissé, accumule les allers-retours avec l'extérieur pour fumer une cigarette...
l'enfant, lui, n'attend pas. la péridurale bien dosé laisse sa maman ressentir l'envie de pousser.
mais le papa est introuvable. son téléphone est sur répondeur, et la standardiste ne le trouve pas. elle ira même dans la rue devant l'hôpital, criant son nom. personne.
le bébé progresse et il est bientôt à la vulve. la maman décide de ne plus patienter... c'est le moment que choisit le futur papa pour revenir, essouflé, un peu paniqué ...
enfin, elle peut y aller. elle attrape ses cuisses, prend une grande inspiration, et en 1 poussée, met son petit au monde.
dimanche 21 avril 2013
samedi 13 avril 2013
Odile n'est pas féministe
les sages-femmes subissent depuis quelques temps, dans un nombre conséquent de médias, les attaques d'une gynécologue qui, parce qu'elle a un jour étudié de près le clitoris, se targue de porter la paroles des femmes ...
charlie hebdo nous a gentiment offert 2000 caractères pour lui répondre. merci, vraiment! mais 2000, c'est bien peu!
odile, je vais te répondre un peu plus longuement ici, si tu veux bien?
je suis sage-femme, odile. je n'ai ni gourou, ni dieu. je ne fais partie d'aucune secte.
je ne sis pas médecin. je n'ai pas la prétention de l'être.
je suis garante de la bonne santé de mes patientes. en cas de pathologie, je passe le relais et je travaille en collaboration avec le médecin.
je ne sais pas ce que tu as vécu pour avoir tant de griefs contre les sages-femmes. je ne sais pas ce que tu as subi pour t'être à ce point coupé de ta nature de femme...
les femmes ne sont pas dépendantes de la médecine, odile. elles sont capables de s'écouter, de se connaitre... leur corps ne nous appartient pas. fais-tu confiance à tes patientes? entends-tu leur ressenti, leurs craintes, leurs sensations? as-tu le temps, en quelques minutes?
que sais-tu du combat "une femme, une sage-femme"? tu nous parles de la santé des femmes, tu t'étales sur ce sujet... et bien justement, une femme, une sage-femme, c'est ça. que chaque femme puisse être suivie par la même sage-femme. parce que quand on se rencontre régulièrement, quand on se connait bien, on dépiste plus vite les pathologies. et on se sent en confiance. c'est important, la confiance...
de quoi a besoin la femme qui accouche? pas de technicité. pas de perfusion. pas de médecine. mais de calme. de confiance. de sérénité.
c'est cela, les maisons de naissance, odile. des lieux sereins. alors bien sûr, il n'est pas question que toutes les femmes y accouchent. il y a celles qui ne pourront pas. et celles qui ne voudront pas. celles qui, pour accueillir sereinement leur bébé, ont besoin de la péridurale qu'offre la médecine. où as-tu vu, odile, qu'on refusait la péridurale lorsque c'était le choix de la femme? où as-tu vu que nous étions des sadiques prêtes à tout pour que les femmes souffrent?
et l'allaitement... tiens, parlons-en, de l'allaitement! la pression, vraiment? sais-tu combien de femmes arrêtent d'allaiter sous la pression de leur médecin? "il ne prend pas assez de poids, votre lait n'est pa nourrissant..." sais-tu combien arrêtent à regret à la reprise du travail? combien sèvrent devant la pression de l'entourage, au bout de quelques mois? sais-tu, odile, ce qui est le plus important dans la réussite d'un allaitement? la confiance, encore. la confiance de la femme en sa capacité à nourrir son enfant...
et la contraception... ah, la contraception! une histoire de confiance, là encore... là pour le coup, il faut s'en remettre à la médecine, en général. faire confiance à quelque chose d'extérieur. hors, n'est-il pas plus simple de faire confiance à quelque chose que l'on a choisi en toute connaissance de cause? et combien de femmes se sont vues imposer une contraception, choisie par le médecin, par habitude, par conviction, que sais-je...
je vais te raconter une histoire. il y a 3 ans, j'ai suivie et accompagnée pour son accouchement une femme qui n'avait aucune confiance en elle. elle a accouché, sous péridurale parce que c'était son choix, mais sans autre aide extérieure. il y a quelques jours, elle a mis au monde son 2e enfant. pendant sa grossesse, nous avion beaucoup parlé... je n'étais pas là à son accouchement, mais quand je suis allée la voir, elle m'a dit cette chose qui m'a beaucoup touchée: "si j'ai bien accouché, c'est parce que tu m'as donné confiance"...
la confiance, Odile. c'est cela mon métier. faire en sorte que les femmes se connaissent et se fassent suffisamment confiance pour se passer de la médecine. tu n'es pas féministe, odile. être féministe, c'est donner aux femmes le pouvoir sur leur corps, le pouvoir sur leur nature de femme.
charlie hebdo nous a gentiment offert 2000 caractères pour lui répondre. merci, vraiment! mais 2000, c'est bien peu!
odile, je vais te répondre un peu plus longuement ici, si tu veux bien?
je suis sage-femme, odile. je n'ai ni gourou, ni dieu. je ne fais partie d'aucune secte.
je ne sis pas médecin. je n'ai pas la prétention de l'être.
je suis garante de la bonne santé de mes patientes. en cas de pathologie, je passe le relais et je travaille en collaboration avec le médecin.
je ne sais pas ce que tu as vécu pour avoir tant de griefs contre les sages-femmes. je ne sais pas ce que tu as subi pour t'être à ce point coupé de ta nature de femme...
les femmes ne sont pas dépendantes de la médecine, odile. elles sont capables de s'écouter, de se connaitre... leur corps ne nous appartient pas. fais-tu confiance à tes patientes? entends-tu leur ressenti, leurs craintes, leurs sensations? as-tu le temps, en quelques minutes?
que sais-tu du combat "une femme, une sage-femme"? tu nous parles de la santé des femmes, tu t'étales sur ce sujet... et bien justement, une femme, une sage-femme, c'est ça. que chaque femme puisse être suivie par la même sage-femme. parce que quand on se rencontre régulièrement, quand on se connait bien, on dépiste plus vite les pathologies. et on se sent en confiance. c'est important, la confiance...
de quoi a besoin la femme qui accouche? pas de technicité. pas de perfusion. pas de médecine. mais de calme. de confiance. de sérénité.
c'est cela, les maisons de naissance, odile. des lieux sereins. alors bien sûr, il n'est pas question que toutes les femmes y accouchent. il y a celles qui ne pourront pas. et celles qui ne voudront pas. celles qui, pour accueillir sereinement leur bébé, ont besoin de la péridurale qu'offre la médecine. où as-tu vu, odile, qu'on refusait la péridurale lorsque c'était le choix de la femme? où as-tu vu que nous étions des sadiques prêtes à tout pour que les femmes souffrent?
et l'allaitement... tiens, parlons-en, de l'allaitement! la pression, vraiment? sais-tu combien de femmes arrêtent d'allaiter sous la pression de leur médecin? "il ne prend pas assez de poids, votre lait n'est pa nourrissant..." sais-tu combien arrêtent à regret à la reprise du travail? combien sèvrent devant la pression de l'entourage, au bout de quelques mois? sais-tu, odile, ce qui est le plus important dans la réussite d'un allaitement? la confiance, encore. la confiance de la femme en sa capacité à nourrir son enfant...
et la contraception... ah, la contraception! une histoire de confiance, là encore... là pour le coup, il faut s'en remettre à la médecine, en général. faire confiance à quelque chose d'extérieur. hors, n'est-il pas plus simple de faire confiance à quelque chose que l'on a choisi en toute connaissance de cause? et combien de femmes se sont vues imposer une contraception, choisie par le médecin, par habitude, par conviction, que sais-je...
je vais te raconter une histoire. il y a 3 ans, j'ai suivie et accompagnée pour son accouchement une femme qui n'avait aucune confiance en elle. elle a accouché, sous péridurale parce que c'était son choix, mais sans autre aide extérieure. il y a quelques jours, elle a mis au monde son 2e enfant. pendant sa grossesse, nous avion beaucoup parlé... je n'étais pas là à son accouchement, mais quand je suis allée la voir, elle m'a dit cette chose qui m'a beaucoup touchée: "si j'ai bien accouché, c'est parce que tu m'as donné confiance"...
la confiance, Odile. c'est cela mon métier. faire en sorte que les femmes se connaissent et se fassent suffisamment confiance pour se passer de la médecine. tu n'es pas féministe, odile. être féministe, c'est donner aux femmes le pouvoir sur leur corps, le pouvoir sur leur nature de femme.
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